Le 3 mai on célèbre en Espagne, et surtout en Andalousie, la fête de la Croix. C´est une fête de grand enracinement dans les villes et villages, étant notamment célèbres celle de Cordoue, Séville et Grenade. D´Espagne cette fête s´est étendue en Amérique Latine.
L´origine de cette festivité est la commémoration de la découverte par Sainte-Hélène, mère de l´empereur Constantin, de la vraie croix de Jésus-Christ à Jérusalem. La croix de la fête devrait être rouge étant donné qu´on commémore la passion du Christ.
La croix de mai a une origine païenne aussi. Chez les romains il y avait une fête semblable où un arbre décoré, l´arbre de Mai, était associé au culte d´Atis et Cibeles. En tout cas, cette fête était une tradition européenne qui, comme le jour de la Croix, a été liée, selon certains auteurs, à la célébration du printemps, c´est-à-dire ce serait une fête pour célébrer le renouvellement de la nature après le long hiver.
C´est pour ça qu´on la décore avec des fleurs de saison et c´est une festivité joyeuse, contrairement à Pâque où la croix du Christ est considérée avec tristesse.
Les premières célébrations de la Croix de Mai remontent au XVIIème siècle et c´est évident qu´en Espagne, après la Reconquête et pour assurer le culte chrétien, auraient eu lieu quelques types de célébrations de la croix. De nos jours, il est encore fréquent d´installer une grande croix sur une place élevée de nos villes, comme à Loja, sur la Colline de la Croix.
Le Jour de la Croix, à Grenade, des croix sont placées dans beaucoup d´endroits, autant publics que privés, par exemple sur des places, dans des rues, des patios, dans des sièges d´entreprises ou d´organisations, dans des restaurants et même dans les vitrines. Elles sont traditionnellement faites avec des roses ou des œillets mais aujourd´hui on utilise plein d´autres matériaux.
En plus, la croix est mise sur un autel et pour le décorer on utilise des objets en céramique et en cuivre, ainsi que des châles de Manila. Une autre tradition est de mettre une pomme “golden” qui dans notre région est appelée “pero”, sur ou près de l´autel, avec des ciseaux enfoncés dans celle-ci pour que les gens ne la critiquent pas.
Il est habituel de mettre de la musique à l´endroit où est située la croix, surtout du flamenco: “ sevillanas”, “pasodobles”, rumbas” et chansons à la mode à ce moment-là, ainsi que des bars où on sert des boissons et des repas.
Les gens dansent, beaucoup d´entre eux habillés en “gitane”, et profitent de la fête, qui n´est pas seulement religieuse mais surtout profane, reflétant l´envie de vivre et de profiter de la vie des gens de l’Andalousie.
Au fil des années l´importance de la fête de la Croix a suivi des hauts et des bas. À Loja elle se déroule pour les enfants et peu de restaurants et associations la soutiennent. Comme un mini-trône, ils la font défiler dans le centre ville, en demandant en même temps une donation aux passants en déclamant: “ A la vera Cruz de Mayo que no ha salío en to el año”. Avec l´argent obtenu les enfants ont l´habitude d´acheter des friandises et d´aller voir un film. On réalise un concours et on sélectionne les plus belles et les plus originales parmi les croix inscrites.
À Grenade, le jour de la Croix a commencé à décliner il y a quelques années : de nombreux groupes de jeunes en avaient profité pour faire un “botellón”. Ils agissaient de façon incivique et provoquaient des dommages dans la ville. En conséquence, la Mairie a dû interdire les bars et la musique. Maintenant, néanmoins, la fête a recommencé à resurgir et de nos jours les gens dansent et chantent autour de la Croix comme avant.
